Cet ouvrage est une réédition du texte publié par l'auteur en 1948, consacré à la figure de Marie-Madeleine, symbole de toutes les formes de l'amour humain, jusqu'au divin. C'est la personnalité biblique que Corm affectionna particulièrement tout au long de sa vie. Au-delà de tout contexte religieux, ces poèmes sont un hymne à la passion, fougueuse, totale et sincère. Cette édition est augmentée d'une partie inédite constituée de 93 sonnets réunis sous le titre À La Gloire de Madeleine.

« Depuis qu'elle a jeté sous les pas du Sauveur / Son parfum, ses cheveux, sa jeunesse et sa vie / Et jusque sous la croix, par le Feu poursuivie / Elle se penche encore et répand sa ferveur. / Près de l'Immaculée, elle aura la faveur / Elle que le péché n'a jamais assouvie / D'être la Sainte Femme en qui la terre envie / Des pleurs du pur remords l'ineffable saveur. »  Madeleine convertie.

Charles Corm, né à Beyrouth le 4 mars 1894, est le fils du premier peintre libanais de renom, Daoud Corm. Tout jeune homme, en 1919, il fonde et dirige La Revue Phénicienne, la première publication de langue française, tribune politico-culturelle de la scène libanaise de l'époque. À la suite d'un voyage en Amérique, il prend la représentation de Ford pour le Proche-Orient. Se déplaçant sans cesse entre ses agences disséminées dans la région, il vivra au plus près le drame arménien tout spécialement en Cilicie et dans le Sandjak. À partir de 1934, il se consacre pleinement à la littérature et publie alors La Montagne inspirée, une ode à son pays et son œuvre la plus connue. En 1939, il monte en grande partie à ses frais le premier pavillon du Liban à l'Exposition Universelle de New-York, un spectaculaire panorama du patrimoine national. Il contribuera également à la fondation de la Bibliothèque Nationale ainsi que du Musée National de Beyrouth, mais ne cessera d'écrire, surtout de la poésie, jusqu'à la fin de sa vie en 1963. Son message à ses compatriotes a toujours été humaniste et universel. Pour Charles Corm, l'histoire et les racines d'un peuple non seulement forgent son identité, mais surtout lui permettent de survivre  : s'il remet ses aïeux phéniciens à l'honneur, c'est parce « qu'avant de devenir chrétiens ou musulmans, ils n'étaient qu'un même peuple uni dans une même gloire ».