Est-ce un cahier de bord ou un carnet de voyage ? Peut-être une autofiction sous forme de roman photo moderne ? Ou encore un pamphlet au vitriol dans lequel se retrouvent entassées des tranches de vie, d'étranges aventures et des notes prises sur le vif à une terrasse de café ? Encore inqualifiable, Nucleus transgresse les codes du roman. Il est par sa fantaisie d'un réalisme extravagant tout en étant un antidote à l'artifice ambiant. Les lumières fusent de toutes parts, de fins esprits s'agitent et les bulles de champagne crèvent. Du haut de son appartement, Diane contemple, et nous entraine de dérapages audacieux dans les couloirs intimes d'une microsociété beyrouthine aux escapades en solitaire : l'ambiance s'adoucit, les bonbons acidulés fondent, elle écoute Fairuz allongée à même le sol…

« Pour ne pas qu'elles volent en éclat lors d'une détonation, on laisse ouvertes toutes les baies vitrées du salon. Et que ce soit de jour ou de nuit, quand ça se calme un peu, je vais faire un tour au salon. Il n'y a pas un bruit et le vent souffle fort. Je fais quelques pas, comme ça, mais j'ai très vite le vertige. Alors je retourne dans ma chambre et retire mes pantoufles. Elles sont toutes poussiéreuses, un petit papillon s'y est même accroché. Je le pose sur le rebord de la fenêtre, et le pousse à prendre son envol. Quand tout sera terminé, il faudra penser à ramener une équipe de désinfection, surtout pour les insectes.»

Diane grandit au cœur de Rome, se lance dans des études d'astrophysique à Paris, acquiert une expérience et des compétences scientifiques mais choisit de poursuivre un parcours artistique à l'Université Américaine de Beyrouth. Aujourd'hui, Diane vit et écrit au Liban, son pays d'origine. Disséquant la vie avec humour et esprit, sa plume regorge de subtilité. Seule, elle observe la ville, ses hommes et ses femmes, la société, le temps et la nature qui opèrent doucement et tissent des liens indélébiles. Nucleus en plein cœur de Beyrouth City est son premier roman.